Une fraude répandue… et encore trop sous-estimée
Acheter une voiture d’occasion est souvent un bon compromis pour les automobilistes. Mais c’est aussi un terrain de jeu idéal pour les escrocs, qui savent exploiter la confiance (ou la naïveté) des acheteurs.
Derrière un tableau de bord impeccable peut se cacher une voiture accidentée, un compteur kilométrique trafiqué ou même un véhicule déclaré “épave” à l’étranger. Selon la Fédération internationale de l’automobile (FIA), jusqu’à un tiers des voitures d’occasion vendues en Europe sont concernées par une fraude à l’historique.
Et le plus souvent, ces manipulations passent inaperçues.
Kilométrage modifié, sinistres masqués : les techniques les plus courantes
La fraude la plus classique reste la manipulation du compteur kilométrique, une pratique aussi ancienne qu'efficace. En réduisant artificiellement le nombre de kilomètres affichés au tableau de bord — parfois de 50 000, 80 000, voire 150 000 km —, le vendeur peut augmenter considérablement la valeur perçue du véhicule. Cette fraude peut faire grimper le prix de vente de plusieurs milliers d’euros, tout en rassurant l’acheteur sur l’état mécanique du véhicule. Il existe aujourd’hui des boîtiers électroniques faciles à se procurer, capables de reprogrammer les compteurs numériques en quelques minutes à peine, sans qu’aucune trace visible ne soit laissée. Et comme de nombreux acheteurs ne vérifient pas l’historique réel du véhicule, ces manipulations passent souvent totalement inaperçues.
Autre pratique fréquente : la dissimulation d’accidents. Un véhicule gravement endommagé, parfois même déclaré comme irréparable dans son pays d’origine, peut être racheté, réparé à bas coût avec des pièces non certifiées, puis remis en circulation. L’extérieur est souvent soigné, la peinture refaite, et le véhicule mis en vente comme s’il n’avait jamais connu de choc. Dans certains cas, même les carnets d’entretien sont trafiqués, des tampons de garages étant ajoutés pour simuler un suivi régulier.
Enfin, les importations douteuses posent un autre risque. Certaines voitures sont achetées à très bas prix en Allemagne, en Lituanie ou dans d'autres pays d'Europe de l'Est, puis maquillées et revendues sur le marché français comme des modèles locaux, avec un historique falsifié ou incomplet. L’acheteur, séduit par une “bonne affaire”, ignore bien souvent que le véhicule a pu être endommagé, volé ou impliqué dans des litiges à l’étranger.
Vérifier l’historique pour éviter le piège
Face à ce constat, un outil devient indispensable : le rapport d’historique complet basé sur le numéro VIN (Vehicle Identification Number). Ce numéro, unique à chaque véhicule, donne accès à une base de données internationale regroupant les informations liées au véhicule depuis sa première immatriculation.
Des services indépendants comme Vinanalyser permettent aujourd’hui de :
- vérifier l’évolution réelle du kilométrage,
- connaître les éventuels sinistres enregistrés,
- repérer les importations ou reventes suspectes,
- détecter les changements fréquents de propriétaire (souvent signe d’un problème),
- et même savoir si le véhicule a été volé.
En quelques minutes et pour un coût modeste, on peut donc obtenir une image fidèle et complète du passé du véhicule — un réflexe encore trop rare, mais pourtant essentiel.
Le rapport d’historique, nouvelle arme anti-arnaque
Le plus impressionnant, c’est que ces rapports peuvent révéler en une ligne ce que le vendeur a mis un soin particulier à cacher. Un contrôle technique “sautillé”, un gros accident déclaré trois ans plus tôt, ou un kilométrage incohérent par rapport aux visites d’entretien : autant de signaux d’alerte cruciaux.
De plus en plus de consommateurs intègrent cette vérification dans leur processus d’achat, à la manière d’une expertise pré-achat. Et certains vendeurs honnêtes n’hésitent plus à fournir eux-mêmes un rapport récent pour prouver leur bonne foi.
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